14/01/2025

Le portrait en extérieur

Tipps & Tricks

Le portrait en extérieur

par Eve Saint Ramon

Eve Saint Ramon est une photographe reconnue pour ses portraits d’artistes de cabaret, mais elle est aussi passée maitre dans la pratique du portrait en extérieur. Maîtrisant à la perfection la lumière naturelle et l’utilisation créative des optiques, elle met régulièrement en scène des modèles en pleine rue et se sert de la ville de Paris comme d’un studio à ciel ouvert.

Partenaire de Tamron depuis de nombreuses années, Eve utilise au quotidien le Tamron 35-150mm f/2-2.8 Di III pour ces projets professionnels et personnels.

Dans cette interview, elle nous livre ses conseils techniques pour maîtriser la lumière, gérer la profondeur de champ et travailler avec les modèles dans un environnement changeant qui demande une grande maitrise et un sens inné de l’adaptation.

1.	Qu’est-ce qui vous inspire dans le portrait en extérieur, en quoi est-ce différent du studio ou de la photographie de show en intérieur ?

1. Qu’est-ce qui vous inspire dans le portrait en extérieur, en quoi est-ce différent du studio ou de la photographie de show en intérieur ?

Je photographie des artistes de la scène burlesque et du cabaret depuis une quinzaine d’années, très souvent hors scène, hors spectacle. Mes photos servent pour leurs affiches, leurs parutions presse, etc. Ce que j’adore dans les portraits en extérieur, c’est la part d’imprévu. Les lieux apportent toujours leur lot de surprises, que ce soit un rayon de lumière inattendu ou une interaction avec un passant. Ce côté spontané rend l’expérience vivante et unique, bien plus libre qu’en studio ou en intérieur où tout est plus contrôlé.

Photo gauche : 50mm – 1/250 f/ 7,1– 100ISO

2. Qu’est-ce qui précède l’organisation d’une session outdoor ?

Avant une séance, il y a toujours une grande phase de préparation. Je pose plein de questions, je prépare des moodboards, je discute du stylisme, du maquillage, de la coiffure… Bref, je réfléchis à tout dans les moindres détails. En général, je choisis les lieux à l’avance et je m’assure qu’ils correspondent à l’ambiance qu’on veut créer. Mais une fois sur place, toute cette préparation passe au second plan : je me concentre sur l’instant et sur ma connexion avec le modèle. Que ce soit pour des campagnes de mode ou des portraits d’artistes, cette approche me permet d’être à l’écoute et de m’adapter au moment, au modèle, à l’équipe.

3. Avez-vous des exemples de projets marquants ?

Oui, récemment, j’ai fait une série photo dans le métro avec des artistes féminines de la scène burlesque. Par exemple, avec Mamzelle Viviane, on est parties comme deux touristes dans une rame de métro parisien et aérien, sauf qu’elle portait une combinaison léopard ultra moulante, des talons vertigineux et… des oreilles de chat ! Je connaissais la ligne et savais que certains quais étaient bien éclairés grâce à leur partie extérieure. Donc, je suis partie légère, juste avec mon appareil photo. Pas d’accessoires, rien pour attirer trop d’attention... même si Vivi avait une énorme queue de chat dans le dos, donc passer inaperçues était un peu compliqué ! Show must go On !!

Ce genre de projet demande de l’audace et surtout une bonne dose de complicité avec le modèle. Malgré les regards des passants, on est restées nous-mêmes, et on a eu de super clichés. C’est ce genre de moments spontanés qui fait tout le charme des portraits en extérieur.

Photo gauche : 45mm – 1/125 f/ 3,2 – 100ISO

Photo droite : 35mm – 1/125 f/ 5,6 – 100ISO

4. Quelle est la part de préparation pour un tel shooting ? Choix du lieu, du modèle, etc. ?

Ça dépend du projet. Parfois, il y a des discussions avec les clients sur le choix du lieu ou des modèles. C’est un vrai travail collaboratif.

Pour la série avec Mamzelle Vivianne dans le métro, c’était pendant les Jeux Olympiques à Paris. On cherchait des spots qui mettaient en valeur l’ambiance des Jeux.

Comme on ne savait pas toujours ce qu’on allait trouver, mon zoom 35-150mm a été super pratique. À 35mm, je pouvais intégrer le décor dans la composition, comme les anneaux olympiques en arrière-plan. Et pour des portraits plus serrés, genre dans un café, je passais facilement sur une focale intermédiaire comme 90mm.

Photo gauche : 100mm - 1/125 f6,3 - 100ISO

Photo droite : 96mm - 1/125 f/3,2 – 100IS0

5.	Habituellement, quel matériel utilisez-vous ?

5. Habituellement, quel matériel utilisez-vous ?

En studio, j’utilisais beaucoup des appareils moyen format avec des optiques fixes. Là, on peut prendre son temps, ajuster chaque détail, et tout contrôler : la lumière, les angles, les décors...

Mais en extérieur, c’est une autre histoire. Il faut voyager léger. Je prends un petit sac, un flash cobra, un réflecteur pliable et… c’est tout. Je m’appuie beaucoup sur la lumière naturelle et ambiante. Mon Sony 7RM5 équipé du zoom 35-150mm est parfait pour ça : super polyvalent. À 35mm, je peux capter le décor, et pour les portraits, je passe à 90mm ou 100mm. C’est hyper pratique, surtout quand tu n’as pas le luxe de changer d’objectif sur le terrain.

6. Comment le Tamron 35-150mm f/2-2.8 s’est-il présenté comme un outil pertinent pour répondre à vos commandes ?

Honnêtement, c’est un game-changer pour mes shootings outdoor. Avec sa plage focale de 35mm à 150mm, je peux passer d’un plan large à un portrait serré en une fraction de seconde. Pas besoin de changer d’objectif, et ça, c’est un vrai plus.

Par exemple, avec Vivi dans le métro, il y avait une lumière incroyable dans les couloirs du métro aérien. Avec le 35mm, j’ai pu capturer tout le décor et jouer avec les subtilités de lumière en fermant un peu le diaphragme. Ensuite, dans la rame, où l’espace est beaucoup plus confiné, je suis passée à 100mm pour faire des portraits serrés.

Photo gauche : 35mm - 1/125 f/9 – 100IS0

Photo droite : 150mm - 1/125 f/5,6 – 100IS0

Pareil avec Sattyna, dans un couloir de RER bondé, le f/2-2.8  permet de produire de beaux effets de bokeh. Sa silhouette ressortait super bien sur la foule.

Photo droite : 42mm - 1/125 f/2,5 – 800IS0

7. Comment établissez-vous une relation de confiance avec vos modèles pour obtenir des portraits spontanés et naturels ? Y a-t-il des spécificités liées au fait de photographier en extérieur ?

Réaliser un portrait, c’est avant tout une conversation. Chaque modèle est unique : certains sont timides, d’autres extravertis. Mon job, c’est de capter leur personnalité, peu importe leur caractère.

En extérieur, c’est plus compliqué, car il y a des distractions : le bruit, les passants, les décors, la météo... C’est donc crucial de créer une bulle, de rassurer le modèle et de créer un espace de confiance qui lui est dédié où il se sent en sécurité et à l’aise. Une fois ce lien établi, les portraits deviennent beaucoup plus naturels et sincères.

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Produits TAMRON mentionnés dans cet article

35-150mm F/2-2.8 Di III VXD

Modèle A058

Di III
Standard
Voyages, Art, Personnes