18/07/2024

Comment réussir ses photos animalières en respectant la vie sauvage ?

Tipps & Tricks
Comment réussir ses photos animalières tout en respectant la vie sauvage ?

Comment réussir ses photos animalières tout en respectant la vie sauvage ?

Les 6 règles d’or de la photo animalière

En novembre 2021, IFAW et TAMRON France ont créé la charte de la photographie animalière qui entend promouvoir une pratique éthique et responsable de la photographie.

Il en est ressorti six règles d’or sur la meilleure façon de photographier les animaux tout en préservant la vie sauvage.

1. Connaissance du sujet observé

1. Connaissance du sujet observé

Avant de commencer à photographier il est important de se renseigner sur les espèces et leur environnement : leurs habitudes, leur biotope et cycle de vie pour adopter les comportements spécifiques aux espèces sauvages rencontrées.

Ce volet préparation est fondamental pour respecter et préserver le vivant mais aussi pour réaliser de belles images.

S’informer et échanger auprès d’institutions et guides locaux peut aussi s’avérer très utile quel que soit le sujet observé.

Comme pour chaque préparation de shooting (mode, urbain, animalier) il est aussi fondamental de bien préparer son matériel. Cela peut & doit aussi se faire en cohérence avec cette préparation de connaissance de l’écosystème.

2. Discrétion

2. Discrétion

Une des premières règles à envisager sur le terrain est d’opérer une certaine discrétion dans son approche, avant d’arriver en position d’affut par exemple, mais aussi pendant et après la captation d’images.

Les photographes animaliers cherchent toujours du matériel discret, des AF silencieux, des éléments de camouflages, en effet, si l’on ne prête pas une attention toute particulière à sa discrétion, on risque d’effrayer les espèces et donc ne pas réussir à réaliser le cliché souhaité et/ou perdre des opportunités d’assister à des scènes authentiques.

Pour arriver à ces résultats il faut du temps et de la patience. Le travail de connaissance fait en amont prend tout son sens sur le terrain. Il permet au photographe naturaliste de prendre du plaisir dans cette phase de recherche et d’observation en comprenant l’espace qui l’entoure.

Il y a donc un intérêt mutuel entre le photographe qui souhaite capter une image unique et le respect de la nature. A noter que faire fuir un animal peut le perturber dans son équilibre et son bien-être.

Être discret avant & après

Parfois les photographes amateurs une fois le cliché de leur rêve réussis, quittent les lieux de prise de vue sans discrétion. Dans ce cas tout le travail fait en amont est perdu. Il faut donc veiller à quitter les lieux comme on est arrivé : si possible sans être vu ni repérés par les animaux.

La règle de la discrétion est donc fondamentale avant, pendant et après la prise de vue (inutile de préciser qu’il ne faut pas utiliser de flashs ou de lampes).

Partir discrètement permettra aussi au photographe naturaliste de revenir sur le lieu pour assister à de nouvelles scènes et prendre des images. Il nouera en relation intime avec les espèces et ce lieu particulier qu’il a su quitter en toute quiétude pour lui et les espèces photographiées.

3. Sécurité : garder la bonne distance

3. Sécurité : garder la bonne distance

Ce n’est parce qu’on a réussi à être familier avec une espèce sauvage que cela laisse le droit de s’approcher. Le respect de la vie animale passe d’abord par le respect d’une bonne distance de sécurité entre le photographe et son sujet.

C’est aussi pour cette raison que ce sont logiquement des téléobjectifs qui sont utilisés en photo animalière. Si la focale utilisée est trop courte, il ne faut pas « zoomer avec ses pieds » pour se rapprocher de manière irresponsable de l’animal.

Au contraire composer une image où l’on voit l’animal évoluer dans son environnement naturel permet aussi d’apporter un narratif différent d’un simple portrait.

Photographier c’est généralement composer avec les contraintes. De plus cette distance permet aussi d’assurer la sécurité de l’animal : il peut se blesser en essayant de fuir en se sentant menacer.

Il faut particulièrement veiller à ne pas trop s’approcher des nids et des terriers. Si un animal semble stressé, il faut s’éloigner discrètement pour ne pas créer de réaction de panique. La sécurité et la discrétion sont donc très liés : ils permettent à la fois de faire de belles images, et surtout de préserver l’animal.

4. Observer : savoir renoncer à une image

Et si le meilleur moyen d’apprécier la photo animalière serait de savoir renoncer à prendre une image ?

Nombre de photographes partagent ces souvenirs du cliché idéal qu’ils n’ont pas su ou pu prendre faute de batteries ou de cartes pleines.

Cette expérience si elle est frustrante permet aussi de savourer le moment, et d’apprécier le spectacle de la nature.

En photo animalière cette règle va de pair avec la volonté de ne pas forcer les choses et de respecter la nature. Si le sujet est trop loin, se déplace trop vite, il ne faut pas prendre le risque de se découvrir afin de courir après une photo qui se refuse au photographe.

Le fait de prendre le temps d’observer et connaitre son sujet permet de mieux connaitre son comportement et réaliser un meilleur cliché plus tard.

5. Neutralité : limiter son impact

En limitant son impact au maximum, le photographe a un double intérêt : il préserve l’environnement et s’offre la possibilité de revenir, plus tard, pour prendre d’autres images.

La règle de l’impact minimum est centrale, c’est ce modèle qui permet d’assurer une pratique pérenne de la photo animalière et du privilège qu’offre la nature en se laissant observer.

Il ne faut donc pas participer à des programmes dans lesquels on appâte les animaux pour les photographier et où l’on modifie l’environnement d’une manière ou d’une autre.

Il faut aussi s’assurer que l’équipement et les chaussures soient propres pour éviter de transporter des espèces invasives avant de venir et de repartir

6. Sensibilisation : partager ses observations

Le photographe peut jouer un rôle de sensibilisation à travers ses images, mais aussi directement en rapportant de comportements anormaux, d’animaux blessés ou de pollution auprès des guides locaux.

En ayant cette sensibilité naturaliste le photographe peut aussi protéger le vivant en faisant des retours sur le terrain et en ayant la capacité de partager les coulisses d’une image et décrire la fragilité de la nature.

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