Passionné de nature et de grands espaces, le photographe Gregory Perrin réalise aussi de superbes macrophotographies où s’exprime toute sa sensibilité. Nous lui avons confié le nouveau Tamron SP 90 mm F/2,8 Di MACRO 1:1 VC USD. Bilan après plusieurs semaines d’utilisation sur le terrain.
J’ai réellement débuté la photo en 2009, avec l’acquisition de mon premier reflex. Je me souviens avoir été un peu déstabilisé par la relative complexité de cet appareil, par rapport aux compacts automatiques que j’utilisais jusque-là. Alors durant des mois, j’ai dévoré tous les livres et magazines qui traitaient de la technique. Dans le même temps, je me suis mis à fréquenter les forums photo afin de présenter mes premiers clichés et enrichir mes connaissances au travers des critiques et encouragements. Et bien sûr, je me suis littéralement gavé d’images réalisées par les meilleurs photographes de nature français. Je suis d’ailleurs aujourd’hui en contact avec certains d’entre eux. À présent, la photo nature [le paysage, l’animalier et, bien sûr, la macrophotographie, NDLR] constitue l’essentiel de mon travail même si je reste ouvert à d’autres domaines.
J’apprécie cet univers minuscule où, en se déplaçant de seulement quelques centimètres, on obtient des images ou une ambiance totalement différentes. La photo naturaliste m’intéresse moins. Ma démarche est avant tout artistique. Pour moi, le flou de premier plan, la teinte et la texture de l’arrière-plan, ou encore la forme et la couleur des flares sont des éléments de la composition aussi importants que le sujet lui-même.
Les objectifs macro sont un peu particuliers, ils ont chacun leur « personnalité » en terme de rendu colorimétrique ou d’ambiance. J’aimais beaucoup l’ancien modèle, avec lequel j’ai fait certaines de mes plus belles images. Il faut toutefois reconnaître que le nouveau SP 90 mm est encore meilleur. Optiquement on passe encore un cap. La conception métal est rassurante, on sent que l’on est passé dans une gamme professionnelle . Un détail que j’apprécie beaucoup, c’est que Tamron a conservé la large bague de mise au point qui s’étend jusqu’à la lentille frontale. Il faut dire que pour certains de mes clichés de macro, je colle l’objectif contre des brindilles, des fleurs ou des feuilles. Ce premier plan totalement flou, apporte de la profondeur à l’image. Mais pas seulement : en composant derrière des feuilles mortes par exemple, qui se trouvent donc fortement défocalisées, on peut obtenir des teintes de bokeh surprenantes, qui changent totalement l’ambiance de la composition. Du coup, j’ai l’habitude de manipuler d’un doigt ces éléments tout en déplaçant la bague de mise au point, ce que je ne pourrais pas faire si elle était placée en milieu de fût. C’est d’autant plus appréciable que je travaille presque exclusivement à main levée.
C’est sûr. Dès mes premiers clichés, j’ai constaté une amélioration. La stabilisation s’avère encore plus précise et efficace. Ce qui est utile à double titre. Tout d’abord, ça me permet de conserver une vitesse élevée quand je veux photographier des sujets en mouvement rapide, comme des insectes en vol. Après seulement quelques jours d’utilisation, je constate que j’ai moins de ratés sur les prises de vue d’abeilles, que par le passé. Et au contraire, sur les sujets fixes, je peux baisser la vitesse sans craindre le flou de bougé, soit pour obtenir une meilleure profondeur de champ, soit parce que je recherche une ambiance particulière. En macrophotographie, la zone de mise au point est parfois si étroite que le moindre mouvement compromet la netteté de l’image. Quand on photographie à main levée, la stabilisation devient vite indispensable. En tout cas, moi, je ne pourrais plus m’en passer. Et c’est d’autant plus vrai avec ce nouveau système de stabilisation hybride !
C’est vrai que je travaille essentiellement en manuel sur les sujets fixes. Je règle en général l’ouverture à f/4. Avec le SP 90 mm, cela me permet de conserver une zone de netteté convenable sur les petits sujets, tout en préservant la douceur du bokeh et des flares d’arrière-plan. Cela dit, j’utilise tout de même l’autofocus pour saisir les sujets en mouvement. À ce propos, j’ai constaté une amélioration de la précision et de la vitesse du moteur de mise au point. Associé au Canon 5D Mk III, le SP 90 mm accroche plus rapidement le sujet. Lorsqu’on photographie une abeille en train de butiner, cette vivacité s’avère plus qu’appréciable.
Le Tamron SP 90 mm est une focale idéale pour le portrait. Elle permet de conserver une bonne distance vis-à-vis du sujet, tout en l’isolant bien de l’arrière-plan, grâce à l’ouverture f/2,8. Mais il n’y a pas que les humains qu’on peut photographier en portrait. Par exemple, je pars bientôt pour une aventure photo aux îles Shetlands au nord de l’Écosse. Là-bas, je compte bien employer mon nouveau SP 90 mm pour photographier les macareux, ces oiseaux marins qu’il est parfois possible d’approcher de très près.
Auteur-Photographe, Gregory est un autodidacte, passionné de nature et de macrophotographie. Vivant à la campagne, entre Lyon et Grenoble, il n’a que quelques mètres à faire pour atteindre les champs les plus proches qui constituent certains de ses terrains de jeux favoris. Depuis plusieurs années, il est l’un des ambassadeurs Tamron. À ce titre, Gregory teste longuement les objectifs et nous fait part de ses remarques. Toujours avide de partager ses connaissances, il anime des conférences pour divers salons et événements photographiques.