VOYAGE AU CŒUR DE L’ARCTIQUE AVEC LES TAMRON 35-150MM & 150-500MM
De Mai à Septrembre 2023 la photographe animalier Ophélie Bleunven a eu l’occasion de parcourir les différents espaces de l’Arctique et nous livre un témoignage sensible, connecté à la beauté du Grand Nord et sa fragilité.

OPHÉLIE, TU AS PU NOUS ENVOYER UNE PREMIÈRE SÉRIE D’IMAGES DEPUIS L’ARCTIQUE PEUX-TU NOUS PARLER DES COULISSES DE CE REPORTAGE À LA RECHERCHE DE L’OURS POLAIRE ?
Pour ce premier voyage en Arctique, je n'étais évidemment pas seule. D'autres photographes, vidéastes, naturalistes, scientifiques, tous passionnés des régions polaires, étaient présents durant cette aventure.
De l'Islande à l'Alaska, en explorant le Groenland, le Svalbard et le Canada, j’ai suivi la trace, des ours polaires, observé leurs comportements, seuls ou en groupe, sur la terre ou sur la banquise, leurs méthodes de chasse ou leurs rassemblements entre charognards.
Chacune de ces rencontres a été unique et toutes ont été appréhendé avec beaucoup d'émotion.
C’EST UNE EXPÉRIENCE RARE, QU’EST-CE QUI T’A FRAPPÉ À PROPOS DE LEUR COMPORTEMENT ET LEUR HABITAT ?
Effectivement, partir à la rencontre du grand prédateur de l'Arctique, le photographier, durant cinq mois, je réalise quel privilège cela représente.
Sur son territoire, j'ai été accueillie avec curiosité, et quand son regard a croisé le mien à travers mon objectif, j'ai ressenti une grande admiration pour cet animal, mais également une certaine tristesse. Vivre aux côtés de l'ours, dans son environnement hostile et fragile, durant un été, où j'ai pu observer la fonte annuelle de la banquise. Son étendue minimale se faisant de plus en plus étroite, je réalise à quel point l'ours devra apprendre à s'adapter pour la survie de son espèce. Cinq mois passés en Arctique ne suffiront pas à montrer l'une des plus grandes conséquences du réchauffement climatique, mais je pourrai au moins revenir de ce voyage avec les portraits d'ours curieux rencontrés sur mon chemin. Ainsi, sensibiliser à la préservation de l'espèce et de son habitat à travers son regard.

TU AS AUSSI DU RENCONTRER ET OBSERVER D’AUTRES ESPÈCES DURANT TON PÉRIPLE, AS-TU FAIT LE MÊME CONSTAT ?
Je parle beaucoup de l'ours de polaire, mais j'ai également adoré mes rencontres avec les morses, les renards, la faune marine ainsi que la grande diversité d'oiseaux présente ici.
D'un oeil naïf, ces autres espèces semblent moins impactées que l'ours quant à la diminution de la banquise, car contrairement à ce dernier, il ne s'agit pas de leur terrain de chasse. En revanche, il ne faut pas oublier que cette immensité de glace n'abrite pas seulement le grand prédateur blanc, elle protège également les plantes et animaux microscopiques que forment le plancton, la base de l'alimentation de l'ensemble de la faune Arctique.

QUELLES MÉTHODES AS-TU MIS ENPLACE POUR RESPECTER LA QUIÉTUDE DES ANIMAUX ?
La région polaire pouvant être inhospitalière, certains endroits sont encore vierges de toute activité humaine, il est donc important d'être conscient de la pureté du lieu afin d'en préserver la beauté. La connaissance de la règlementation dans ces zone sfait partie intégrante de mon travail de photographe animalier.
Pour chaque espèce, l'approche photographique doit être adaptée, c'est d'ailleurs pour cela qu'il est important d'avoir une certaine connaissance de l'animal observé afin d'anticiper au maximum ses comportements.
Comme partout ailleurs, maintenir des distances avec les animaux sauvages permet de ne pas perturber les comportements naturels. Je sais que dans mon métier, seule la patience peut nous offrir de belles récompenses. Chacune de ces rencontres se réalise dans le calme et le silence, et quoi de plus extraordinaire que d'entendre la respiration de l'ours ou encore la neige qui craque sous ses pas de géant ?
Concernant la photographie de ces grands prédateurs, pour notre sécurité et avant tout pour la leur, mes photos ont été prises depuis un navire, à l'arrêt pour ne pas les effrayer. Les animaux étaient libres de venir nous saluer si leur curiosité était trop forte.

ON ASSISTE ICI À UNE BELLE RENCONTRE ENTRE DEUX ESPÈCES, PEUX-TU NOUS PARLER DE CETTE IMAGE ?
Mon programme était simple, trouver un endroit face au vent pour dissimuler mon odeur d'humain dans la direction opposé à mes sujets. M'allonger sur le sable tel un congénère de leur espèce, à bonne distance et munie de mon téléobjectif. L'idée était de photographier ce groupe de morses se bousculant pour avoir la meilleure place au soleil. Quelques heures passèrent, et soudain, un petit être aux poils marron, passant son chemin tout proche de moi, puis, un deuxième, cette fois-ci de couleur grise. Une famille de renard Arctique s'aventurant aux abords de ce groupe de géant à la recherche de nourriture. J'étais admiratrice de ces petites créatures, peu craintive et sans méfiance, courageuse d'affronter cette horde de morses dix fois plus grands qu'elles, un instant unique de cohabitation entre espèces que j'aime à raconter à travers mes photographies.
PARLONS UN PEU DE MATÉRIEL, POURQUOI AVOIR OPTÉ POUR LE COUPLE 35-150MM / 150-500MM POUR CE VOYAGE ?
Commençons par le 35-150 mm, j'ai avant tout choisi cet objectif pour le côté "pratique" car initialement, j'avais le 28-75mm et le 70- 180mm. Vous imaginez le changement de vie pour un photographe, avoir ses deux objectifs favoris réunis dans un seul ? Cette polyvalence m'a offert un réel confort lors de mon expédition, capturer de nombreux sujets sans changer d'optique. Paysages, animaux, icebergs, j'en ai réalisé mes plus belles images, pour rien au monde je ne partirais en voyage sans lui.
Concernant le 150-500, un voyage comme celui-ci est difficilement envisageable sans une longue focale. Pour continuer dans cette démarche de sensibilisation liée à la photographie animalière il est important d’avoir un téléobjectif pour produire des portraits animaliers tout en gardant une bonne distance. Grâce à ce zoom 500mm, j'aime capturer des détails, des formes bleutées d'un glacier aux détails infimes des moustaches d'un morse.
Ces objectifs sont des alliés indispensables à mon voyage, robustes, et surtout résistants au froid et à l'humidité de la neige, des éléments indispensables ici en Arctique.
Au delà de l'aspect technique, mon objectif premier est d'illustrer de manière réaliste l'évolution de chaque animal dans son habitat naturel. Finalement, montrer la beauté de la nature, sans artifices, par une subtile alliance de l'art et de la photographie, voilà ce pour quoi je me lève le matin.

ON A HÂTE DE VOIR CETTE SÉRIE, PEUX-TU NOUS PARLER DE TON ACTUALITÉ APRÈS CE PROJET ?
Mon aventure s'est achevée début octobre en Alaska, à la suite de cela j'ai eu la joie de venir témoigner sur le stand Tamron au salon de la photo afin de raconter cette histoire venue du grand Nord. C'était un véritable honneur de partager ce moment et d'échanger autour de nos passions communes.
Pour la suite, je cours encore après mon projet d'Antarctique, la rencontre avec les colonies de Manchots m'attire, mais pour cela, il va falloir être encore un peu patiente, chaque rêve vient à point à qui sait attendre.